Les oméga-3 réduisent les symptômes de la dépression

Santé mentale

Dans la dernière décennie, plusieurs dizaines d’études cliniques s’intéressant à l’impact des suppléments d’oméga-3 sur les symptômes de la dépression ont été effectuées. Les résultats semblent prometteurs pour certaines alors que d’autres disent que ces suppléments ne sont pas efficaces. Petit tour de la question…

Oméga-3 : matériau de base du cerveau

Le cerveau est exceptionnellement riche en acides gras oméga-3 de type ADH (acide docosahexaénoïque) et AEP (acide éicosapentaénoique). Des chercheurs ont découvert que le cerveau d’une personne souffrant de dépression contient des concentrations plus faibles d’ADH que celui d’une personne en santé. La quantité d’AEP dans le sang serait aussi faible chez ces personnes. D’où leur intérêt grandissant pour cet élément nutritif dans le traitement et la prévention de la dépression.

L’ADH est un matériau de base du cerveau et sa concentration dans les cellules du cerveau influence la qualité des activités cérébrales. De son côté, l’AEP provenant de l’alimentation peut se transformer en ADH et en d’autres composés impliqués dans ces activités cérébrales.

Mais les scientifiques ne savent pas encore exactement comment ces acides gras oméga-3 aideraient à réduire les symptômes de la dépression. Et plusieurs mécanismes d’action ont été proposés.

Des données positives mais…

Plusieurs études (d’observation, en éprouvettes et sur les animaux) rapportent qu’une consommation insuffisante d’AEP et de DHA provenant du poisson prédispose à certaines maladies mentales, dont la dépression. À l’inverse, les populations consommant beaucoup de poisson présenteraient moins de cas de dépression.

Dans les dernières années, plusieurs méta-analyses d’essais cliniques randomisés-contrôlés ont été publiées. Il s’agit d’études qui mettent en commun les résultats d’essais cliniques de grande qualité pour tenter d’avoir un résultat plus « fort ». Généralement, on donne un supplément d’oméga-3 ou un placebo à des participants qui sont déprimés ou qui ont reçu un diagnostic de dépression. À la fin des études, les chercheurs regardent si les personnes qui ont reçu les suppléments d’oméga-3 ont eu une réduction significative des symptômes dépressifs comparativement à ceux qui ont reçu un placebo.

Le problème, c’est que la plupart des études qui ont été effectuées ont des méthodes de recherche très différentes les unes des autres, ce qui complique la comparaison. Les doses ou les types d’oméga-3 utilisés ne sont pas les mêmes, les durées des études sont différentes, les participants sont parfois dépressifs, parfois en santé, parfois diagnostiqués, parfois pas… Bref, difficile de tirer des conclusions claires!

Toutefois, voici quelques conclusions générales qui ressortent des études :

  • Il est possible que la supplémentation en oméga-3 ait un effet bénéfique chez les personnes dépressives.
  • Plus le degré de sévérité de la dépression est élevé, plus la supplémentation aurait un effet bénéfique.
  • Les suppléments d’oméga-3 n’ont probablement pas d’effet sur la prévention de la dépression.
  • Ce serait l’AEP qui aurait l’effet le plus important comparativement à l’ADH.

Malgré tout, tous les auteurs s’entendent pour dire que les études sont très hétérogènes et qu’il est difficile pour le moment de recommander la supplémentation en oméga-3 chez les personnes souffrant de dépression.

Les oméga-3 d’origine marine : un plus

Une médication adéquate et un soutien psychologique demeurent les principaux traitements de la dépression. Selon l’American Psychiatric Association, en aucun cas les suppléments d’oméga-3 ne doivent remplacer les médicaments psychotropes prescrits. Il est également important de noter que, dans la plupart des études portant sur les acides gras oméga-3 et la dépression, les suppléments d’oméga-3 étaient pris en complément de la médication et non en remplacement.

Une alimentation riche en oméga-3 d’origine marine est bénéfique pour la santé des personnes souffrant de dépression. Consommer de 2 à 3 repas de poisson par semaine contribue peut-être à réduire les symptômes de la dépression, mais aussi à diminuer les effets secondaires liés à la prise de psychotropes, comme le risque de développer le diabète de type 1, une maladie du cœur ou l’obésité.

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