Un nouveau guide alimentaire canadien, ça presse!

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De nouvelles informations sur l’alimentation arrivent toutes les semaines. Nous sommes bien loin de l’époque où la version papier du Guide alimentaire canadien était la principale ressource à ce sujet. Puisque l’information ne manque pas, pourquoi alors se soucier d’un Guide alimentaire canadien qui n’est pas à jour?

Première raison: par principes

Le Guide alimentaire canadien ne peut pas se permettre d’être dépassé. Il est la prise de position officielle de notre nation à l’égard de la saine alimentation. Il influence les décisions en santé publique, les actions des organismes publics, ainsi que l’offre par l’industrie.

 Par définition, un GUIDE est censé être une locomotive, pas un wagon de queue.

Deuxième raison: il est dépassé

En théorie, le Guide alimentaire canadien traduit les connaissances scientifiques en recommandations pratiques. Il doit donc refléter l’avancée de ces connaissances qui évoluent sans cesse. Or, le Guide actuel a presque 10 ans. Ça signifie que les études sur lesquelles il s’appuie sont encore plus vieilles. Comme dans la vraie vie, il s’en passe des choses en 10 ans. Mais contrairement à la vraie vie, on peut empêcher que le Guide n’entre dans sa crise d’adolescence!

Ça presse, parce qu’il y a déjà des symptômes de crise. Le Guide est critiqué pour plusieurs raisons, dont entre autres la présence des jus dans le groupe des légumes et fruits, et le lobby de l’industrie. Les consommateurs ne lui accordent plus le sérieux qu’il mérite.

Troisième raison: il omet l’essentiel

Le Guide alimentaire canadien aborde avant tout le contenu de l’assiette, et les lignes directrices qui l’accompagnent traitent avant tout du contenu des aliments: le trop présent sodium, le méchant sucre, les abominables gras trans, l’importante vitamine D, les insuffisantes fibres, etc. Ça en fait une vision beaucoup trop restreinte de l’alimentation. Ça en fait un guide nutritionnel plus qu’alimentaire.

Les aliments représentent beaucoup plus que la somme ou la soustraction de leurs nutriments. L’alimentation, ce n’est pas des mathématiques! 

Il m’apparaît prioritaire d’intéresser les Canadiens aux aliments plus qu’aux nutriments. À force d’étudier et d’analyser les aliments au microscope, on oublie de les regarder dans leur ensemble. On aime mieux savoir s’ils contiennent de l’huile hydrogénée ou suffisamment de calcium, plutôt que de savoir s’ils proviennent d’un champ ou d’une usine. C’est une grave dérive.

L’alimentation, c’est beaucoup plus. Elle englobe des humains, des animaux, des ressources naturelles, des moments de partage, des traditions, des émotions, des considérations budgétaires, des valeurs, du plaisir et beaucoup plus.  

Lorsqu’on s’intéresse davantage à l’origine des aliments, lorsqu’on prend le temps de les choisir, de les cuisiner et de les manger, on les apprécie beaucoup plus et on mange automatiquement mieux.

Notre rapport aux aliments et à l’alimentation est aussi important que le contenu de notre assiette. Car si notre rapport aux aliments change, le contenu de notre assiette évoluera et notre santé s’améliorera. À l’instar du guide alimentaire brésilien, le Guide alimentaire canadien doit donner un sens à l’alimentation.

À nous la parole!

Je me permets de critiquer le Guide alimentaire canadien, mais ce n’est pas du chialage gratuit! Mon opinion, je la donne aussi directement à Santé Canada. Et vous pouvez le faire vous aussi, puisque Santé Canada recueille actuellement les opinions de la population en vue d’élaborer le prochain Guide alimentaire.

Faites entendre votre voix ici !

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